dimanche 24 novembre 2019

Chili: assassinat de la reporter-photographe Albertina Martinez Burgos





Albertina Martinez Burgos


Albertina Martínez Burgos, 38 ans, photographe et reporter chilienne qui couvrait les manifestations au Chili a été retrouvée morte chez elle le jeudi 21 novembre. Ses disques durs et toutes ses photos ont disparu. Sa famille réclame une enquête indépendante sur  ce décès qu'elle qualifie d'assassinat politique.

Des manifestations secouent le Chili depuis le 7 octobre en réaction à l'augmentation du prix de métro (annulée depuis), mais elles continuent en réclamant un Chili plus juste avec un changement profond du modèle politico-économique légué par la dictature d’Augusto Pinochet.
Des manifestations gigantesques ont eu lieu le 25 octobre dans les grandes villes du Chili , à Santiago plus de 1,2 million de personnes sont descendues dans la rue, du jamais vu dans une ville de 8 millions d’habitants. C'était la plus importante mobilisation au Chili depuis l'arrivée au pouvoir des civils.
Le gouvernement a répondu par la répression, depuis le début de la crise il y a eu au moins 22 morts et 20000 blessés. Parmi les blessés la police a éborgné près de 200 manifestants qui ont depuis été érigés en symbole de la répression. Amnesty Internationale parle de "répression inédite" avec « l’intention de blesser et punir la population qui manifeste ».

Les militants chiliens attirent l'attention sur les assassinats de militants supposés dissuader toute poursuite de la révolte, surtout en visant des femmes. En effet une autre femme très impliquée dans ces manifestations Daniela Carrasco, artiste de rue de 36 ans, a été retrouvée pendue à un arbre. Elle aurait été violée et torturée avant de mourir. L'hypothèse du suicide a aussi été avancée.

(ci-dessous quelques clichés réalisés par Albertina Martinez Burgos lors des dernières manifestations au Chili)











vendredi 22 novembre 2019

Qui était Almaas Elman tuée par balle en Somalie?



Almaas Elman
Une famille au service de la paix à nouveau endeuillée. 

Certaines personnes travaillent au risque de leur vie avec acharnement sur le terrain, changent la vie d'autrui, sans projecteurs médiatiques et disparaissent de façon brutale dans un silence assourdissant. 

Une femme qui aurait pu avoir une vie paisible sous des cieux plus cléments et qui a préféré s'investir dans son pays d'origine, pays à risque.


Almaas Elman, militante des droits de l'homme canado-somalienne, enceinte, a été tuée par balle à Mogadiscio le mercredi 20 novembre au bord de sa voiture alors qu'elle se rendait à l'aéroport pour aller à Nairobi où elle séjournait. Le cameraman Said Fadhaye à ses côtés dans la voiture a parlé d'une attaque perpétrée par plusieurs personnes. 


Almaas Elman fait partie d'une famille d'activistes: son père Ali Ahmed et sa mère Fartuun Adan créent le centre Elman Peace pour promouvoir la paix.

Son père est assassiné en Somalie en 1996. Sa mère demande l'asile politique au Canada et quitte la Somalie avec ses enfants en 1999. Elle y retourne en 2017 pour poursuivre le travail associatif via le centre Elman Peace, elle est rejointe par sa fille Ilwad Eman qui figurait sur la liste des candidats au prix Nobel de la paix en octobre dernier.

Almaas Elman les rejoint en Somalie pour apporter son aide aux activités du centre Elman peace: reconstruction du pays, aide aux victimes de violence sexuelle,aide à la scolarisation des enfants et abandon des armes.
Almaas Elman devait assister à une réunion du centre Elman peace quand elle est tombée sous les balles.

Le gouvernement somalien déclare qu'une enquête est ouverte pour déterminer si c'est une balle perdue ou si la jeune femme a été sciemment visée.

Les shebab, affiliés à Al-Qaïda, chassés en 2011 contrôlent toujours des zones rurales d'où ils mènent des attaques et des attentats-suicides.